Mélenchon-Sanders
Comme beaucoup, Jean-Luc Mélenchon déplore l'électionde Trump. Il pense que si Hillary Clinton s'était effacée devant Bernie Sanders, c'est celui-ci qui aurait gagné devant Trump. Conclusion pour la France : si Hollande (parallèle de Clinton) s'effaçait devant Mélenchon (parallèle de Sanders), celui-ci gagnerait devant Le Pen (parallèle de Trump). Oui, sauf que Sanders a perdu la primaire devant Clinton. Alors de là à gagner les élections générales...
Montebourg Président ?
Montebourg est candidat à la présidence de la République. Il veut "faire président", comme disait Nicolas Sarkozy. Président de la république française, pas du Venezuela ou des Philippines. Pourtant, c'est plutôt à ces pays que fait penser la méthode proposée par Montebourg pour faire changer l'Europe. Il faut,selon lui, "casser la vaisselle". Faire une scène de ménage à Angela Merkel. Taper du poing sur la table. Peut-être même sur la figure de Jean-Claude Juncker. Envoyer nos Rafales sur Bruxelles. Montrer qu'on est des hommes, quoi ! Pas des mous comme ce ... comment l'appelez-vous, déjà ? Oui, vraiment, avec Montebourg, la France serait bien représentée !
Les "frondeurs" suicident le Parlement
En préparant 5000 amendements, dont la pus grande partie « bidons », puisque copiés et recopiés des dizaines de fois, le Parlement avait montré sa volonté de ne pas discuter réellement le projet de loi-travail. Ils ont, de fait, favorisé le passage d'un texte plus favorable au patronat qu'il n'aurait été s'ils avaient joué le jeu normal du parlementarisme : discuter, accepter les compromis et améliorer les projets du gouvernement, ou les rejeter. Les 5 000 amendements, c'était « tout ou rien ». C'était en fait une invitation à utiliser le 49-3, qui pose effectivement la question en ces termes. Ce faisant, les députés ont abdiqué leur pouvoir d'amendement et de contrôle de l'action gouvernemental. Ils se sont ridiculisés en employant une méthode de potache. Ils viennent maintenant pleurer et crier les victimes de l'autoritarisme ? Ils n'ont pas voulu prendre leur responsabilité et qu'il soit dit que la loi serait adoptée par le Parlement.
Les "valeurs de gauche" et la déchéance de nationalité
L'opposition à l'extension de la déchéance de la nationalité française aux binationaux français de naissance coupables de terrorisme repose sur l'idée que cette extension constituerait une offense aux valeurs morales de la gauche. La déchéance de nationalité, c'est la République reniant ses enfants, c'est l'idée élitiste que la nationalité française se mériterait plus qu'une autre, etc.
Sans discuter ici la valeur de tels arguments recevables en eux-mêmes, il faut remarquer qu'ils s'appliquent aussi bien à la déchéance de nationalité telle qu'elle existe actuellement pour les binationaux naturalisés. Or ceci suppose une entorse au principe de l'égalité de la loi pour tous. Ceci suppose que la nationalité acquise par naturalisation a moins de valeur que la nationalité de naissance. Ceci suppose certains droits supérieurs à ceux des autres du fait de sa naissance. Ceci s'appelait un privilège avant 1789.
S'il s'agissait donc de mettre en cause la déchéance de la nationalité au nom de valeurs de gauche, c'est pour tous qu'il fallait la mettre en cause, mais cela, personne n'ose le faire ni même y penser. Je ne suis pas sûr que les arguments émotionnels contre la déchéance, pour recevables qu'ils sont, soient d'une aussi grande valeur qu'ils semblent d'abord. Au-delà de son aspect symbolique, auquel on l'a trop souvent réduite, la déchéance de nationalité comporte en effet deux conséquences pratiques importantes : 1/ la possibilité d'expulser ou d'extrader le déchu ; 2/ la fin de l'obligation de le protéger lorsqu'il est à l'étranger, en particulier s'il y est arrêté et accusé. Ces conséquences ne sont pas négligeables. Que dirait-on si la France se voyait obligée de protéger un terroriste arrêté dans un pays où il risque la peine de mort ?